Quoi ?
Formation à la communication numérique auprès de stagiaires d’une formation de professionnalisation au métier d’artiste
Comment ?
Mise en place d’une formation présentielle sur plusieurs jours, à partir de modules concrets articulant théorie et pratique.
Le défi.
Faire comprendre à la fois les impératifs mais aussi les opportunités de la communication numérique à un public réticent à des formes de communication traditionnelles.
Quelle solution ?
Le cadre de la formation imposait la mise en œuvre d’une formation présentielle. Nous avons donc déployé dans ce cadre des approches issues du design thinking, en faisant réfléchir à partir des utilisateurs. Cette démarche était essentielle compte tenu du public, très orienté sur la production d’un objet artistique qui en soi devait déjà porter l’intégralité du discours ou de la démarche envers les publics, les visiteurs ou – comme disait Duchamp – les regardeurs.
Le programme de la formation avait donc été travaillé pour partir de problématiques et de démarches cohérente avec la formation (par exemple : qu’est-ce que vendre des œuvres en ligne ?), pour conduire à une réflexion globale sur la nature même de l’outil que chacun voulait et pouvait déployer. En sortant de la formation, les outils distribués lors de celle-ci devaient aider chacun à repartir de la conclusion finale pour construire sa présence en ligne de manière efficace.
Le point de vue personnel :
J’ai régulièrement l’occasion de travailler non pas avec des professionnels de la communication ou de la médiation, mais avec des artistes comme ce fut le cas ici. Cependant, c’est à chaque fois un décentrement de mes savoirs et de mes pratiques : ce qui est une chose très agréable, et qui me semble même nécessaire de vivre régulièrement.
Au BBB, il s’agissait de personnes qui font la démarche de se professionnaliser en tant qu’artistes. Ce qui implique un questionnement vif et aiguisé sur les outils à mettre en œuvre, notamment en termes de communication. La question qui revenait à chaque session était celle de la nature de l’outil numérique : nombre des artistes ne l’utilisaient pas comme médium. Pourtant, dès qu’il s’agissait de créer un site ou une présence sur les réseaux sociaux, la question se posait d’en faire un objet artistique !
Ma réponse était toujours la même, et me suis d’ailleurs dans mes démarches d’AMO : avant de se lancer dans un projet numérique, il faut être soi-même en accord avec le statut donné à cet outil. Par exemple : Doit-il être un support de communication ? Doit-il être une extension d’une pratique artistique ou d’une démarche déjà mise en œuvre in situ ? Est-il porteur d’un sens, ou passeur d’un contenu ?
Croyez-moi, cette question est essentielle, mais elle est bien souvent oubliée, occultée par la nature des usages numériques aujourd’hui, qui donnent à cet outil un caractère apparemment impératif.